Quand on démarre une relation de coaching, il est tentant de se lancer directement dans l’accompagnement, porté par l’envie d’aider. Mais il y a un élément clé qui peut changer la donne : bien définir les rôles dès le début. Ce n’est pas une formalité, mais une véritable base pour construire une relation de confiance et éviter certains pièges qui peuvent compliquer le processus.
Pourquoi c’est si important ?
En tant que coach, notre rôle est d’accompagner, pas de guider ou de diriger. Cela semble évident, mais dans la pratique, il peut arriver que le coaché attende plus de nous que ce qu’on peut (ou doit) offrir : des solutions, des réponses, voire une prise en charge complète de ses décisions. De notre côté, il peut aussi être facile de trop en faire, par envie d’aider ou par peur que le coaché se sente perdu.
Cette confusion peut rapidement créer des attentes irréalistes ou des malentendus, ce qui freine l’autonomie du coaché et peut rendre nos séances moins efficaces.
Les risques des transferts non désirés
En coaching, on n’échappe pas aux dynamiques émotionnelles. Parfois, un coaché peut inconsciemment projeter sur nous des attentes ou des émotions liées à d’autres figures de son passé : un parent, un supérieur hiérarchique, ou une personne qui a eu un rôle marquant dans sa vie.
Et cela fonctionne dans les deux sens : nous aussi, en tant que coach, pouvons projeter sur le coaché des émotions ou des schémas personnels. Par exemple, vouloir trop « réparer » ou « protéger » parce qu’on se reconnaît dans sa situation.
Si on n’y prête pas attention, ces transferts peuvent brouiller la relation et détourner l’accompagnement de son vrai objectif : permettre au coaché d’avancer par lui-même.
Quelques pistes pour poser un cadre clair
- Prenez un moment pour définir le cadre dès la première séance : Expliquez votre rôle de facilitateur et clarifiez que le coaché reste maître de ses décisions et actions. Cela le responsabilise tout de suite.
- Restez vigilant aux émotions qui émergent : Si vous sentez que vous êtes trop impliqué émotionnellement, ou que le coaché vous place dans un rôle qui n’est pas le vôtre, n’hésitez pas à en parler ouvertement.
- Posez des questions qui recentrent sur lui/elle : Si le coaché vous demande directement des solutions, renvoyez la balle. Par exemple : « Quelles options vois-tu à ce stade ? »
- Appuyez-vous sur une supervision régulière : La supervision est une ressource précieuse pour repérer et travailler ces dynamiques inconscientes.
Une relation équilibrée, clé de la réussite
Poser un cadre clair, ce n’est pas brider la relation, bien au contraire. C’est offrir au coaché un espace sécurisé où il peut se concentrer sur ses propres objectifs, sans confusion ni attentes mal placées. De notre côté, cela nous permet de rester aligné avec notre posture de coach : présent, bienveillant, mais jamais dans la direction ou la prise de contrôle.
Un cadre et les rôles bien définis, c’est finalement un cadeau pour les deux parties. Ils facilitent le travail, renforce l’autonomie du coaché et permet d’éviter les malentendus qui pourraient freiner son évolution.